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Quatre jours à Phuket



Dès la sortie de l'aéroport, la singularité de la Thaïlande se fait sentir. Des portraits du roi en tenue d'apparat sont disséminés un peu partout. Les panneaux et les affiches sont tous écrit en alphabet thaï. Les bâtiments sont de couleurs très vives, les tenue vestimentaires extravagantes, la télévision nationale diffuse des émissions de pop thaïlandaise. Le tout donne un ensemble assez kitsch. Les locaux sont également beaucoup moins avenants avec les touristes qu'en Indonésie. Le sentiment d'être simplement une vache à lait est palpable.

Nous logions pourtant dans la ville de Phuket, où les touristes sont heureusement nettement moins nombreux qu'à Padong Beach. Cette ville complétement artificielle est écœurante, avec ses immenses complexes hôteliers luxueux. Tous les commerçants et les chauffeurs de taxi se sont mis d'accord sur des prix très élevés, impossible de négocier.

Il n'existe pas de vie locale à Padong. Les thaïlandais sont ici uniquement au service des touristes, occidentaux ou riches asiatiques. Dans une ambiance des plus malsaines, ils proposent massages, DVDs ou t-shirts aux slogans provocateurs. Nous nous faisons accoster plusieurs fois pour des propositions douteuses.

Avec tous ces touristes et cette ville complétement occidentalisée, quel est l'intérêt de parcourir plus de 10 000 kilomètres pour se retrouver sur cette plage bondée? Seulement le soleil et la possibilité de se baigner dans une eau à 30°C en plein mois de janvier? A part l'appareil photo, qu'est-ce qui voyage?

Mis à part des devises, que s'échange-t-il entre les touristes et la population locale? Les premiers ne sont-ils finalement pas là pour exploiter les ressources des seconds? Souvent difficile à établir, la nuance entre voyage et tourisme est ici très nette.

Le tourisme de masse n'est malheureusement pas cantonné à Padong Beach. Au cours d'une excursion en bateau autour des îles Phi Phi, nous nous sommes retrouvés littéralement au milieu d'une autoroute.

Toutes les embarcations se retrouvent en plus au mêmes endroits, à commencer par la minuscule plage de Maya Bay, célèbre pour avoir accueilli le tournage du film « La Plage ». Presque impossible de se garer et de descendre sur cette plage surpeuplée.

Prochain arrêt, l'anse de Phi Phi Don. Snorkelling au milieu des bateaux et des hordes de plongeurs. Dans ces conditions, je me demande encore comment nous avons pu voir autant de poissons, et de tant d'espèces différentes. Le sable blanc des fonds rend l'eau bleu turquoise, couleur carte postale.

Mais si la pollution n'est pas directement perceptible, elle a tué tous les coraux. On a parfois l'impression de plonger au milieu d'un cimetière marin. Tant que le tourisme continuera tous azimuts et qu'il n'y aura pas de restrictions sur le nombre de visiteurs de ce site naturel exceptionnel, sa lente destruction n'est pas prête de s'enrayer.


 

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