Anecodtes

Cette rubrique se destine à accueillir des histoires plus courtes, plus anecdotiques. Qu'elles soient sérieuses ou légères, elles illustrent l'expérience de la différence au quotidien. J'espère que leur aspect décalé s'insérera judicieusement dans ces pages.


13/05

Victoire contre le champion universitaire de Hong Kong en badminton. Confirmation que les joueurs hongkongais sont plus rapides et plus techniques que les français, mais moins endurants et combattifs.

 

11/05Dernière renouvellement de 48h a la bibliothèque, je tente à tout hasard de demander si je peux réemprunter le livre directement sans attendre la demi-heure réglementaire. Et là quelle n'est pas ma surprise quand, après avoir bien pris soin de vérifier que personne ne le regardait et en baissant la voix au maximum, le bibliothécaire accepte avec un sourire complice. « Vous savez avec la politique très stricte d'il y a quelques années ça ne serait jamais passé, mais maintenant c'est plus souple... », me murmure-t-il sur le ton de la confidence. « Chut ne le dîtes surtout à personne », m'enjoint-il d'un geste en m'accompagnant jusqu'à la sortie!


07/05
 

Je suis allé voir l'intendance après m'être réveillé avec les chevilles couvertes de plaques rouges, mais au lieu de changer mon matelas, où visiblement quelques insectes sympathiques ont élu domicile, le staff m'a donné des bouts d'écorce à placer sur mon sommier, vieille technique de médecine chinoise pour les éloigner. Pas sûr que ce soit très efficace, les plaques persistent…


20/04

Match du tournoi des Cinq Nations de rugby (Philippines, Japon, Corée, Émirats Arabes Unis et Hong Kong), Hong Kong-Émirats Arabes Unis au stade du Hong Kong Football Club situé au centre même de l'hippodrome de Happy Valley. Un public de 2 000 personnes tout au plus et un score final de 53-7 pour Hong Kong, mais presque que des expatriés à la fois en tribune et sur le terrain!


11/04

Bataille de la bibliothèque, épisode 2. J'arrive cette fois-ci dans les temps, à 11h20 pour rendre un livre dont le prêt expirait à 11h24. Je dois cependant préparer un exposé sur le même roman dans l'après-midi, et je demande à la bibliothécaire si je peux le réemprunter de suite.

« Ah non vous devez attendre la demie heure réglementaire, surtout que je vois que vous avez déjà une amende ».

« Mais ce n'est jamais arrivé que quelqu'un l'emprunte entre temps, même quand je l'avais laissé plusieurs jours, alors je ne vois pas pourquoi cette fois-ci tout d'un coup en une demie heure quelqu'un l'emprunterait... »

Après quelques minutes d'argumentation supplémentaires, c'est avec grande contrariété qu'elle me prend ma carte des mains, la passe et me rend mon livre qu'elle a prolongé pour 48h. « Je vous fais une faveur cette fois-ci parce que ce sont des circonstances particulières, mais la prochaine fois il faudra respecter les règles Monsieur ».

Première laxité avec le règlement tout de même!


29/03

Première compétition universitaire de badminton à Hong Kong. Le volume de joueurs est bien supérieur et le niveau général également plus élevé qu'en France, avec que des jeunes confirmés qui semblent déjà tous avoir une certaine expérience de la compétition. Tout le monde a l'air bon mais cependant peu très bons, et pour l'instant je n'ai pas encore perdu un seul match!


16/03

Première fois en 6 mois que je me fais arrêter par des policiers pour avoir traversé la route alors que le feu était rouge pour les piétons. Tous les hongkonguais respectent cette règle, et vous regardent comme un criminel lorsque vous l'enfreignez. Je m'en tire en expliquant que je suis un touriste qui ne savait pas, mais la prochaine fois je réfléchirai à deux fois avant de traverser!


06/03

J'ai appris aujourd'hui avec stupéfaction que chaque élève ou étudiant chinois, garçon ou fille, devait se couper les cheveux et suivre deux semaines de formation militaire intensive avant d'entrer dans chacun des établissements scolaires qu'il va fréquenter. De même, les programmes diffèrent très largement selon les provinces, et dans certaines d'entre elles les jeunes peuvent quitter le système éducatif à 16 ans sans avoir pris aucun cours de géographie ni d'histoire.


01/03

J'ai pu une nouvelle fois me rendre compte de la rigueur d'application des règlements dans la mentalité chinoise, en empruntant à la bibliothèque pendant deux semaines un livre qui n'était disponible qu'en prêt valable 24h. Je suis venu le renouveler presque tous les jours en respectant les délais, sauf deux fois où je l'ai rendu avec quelques heures de retard. Alors que parfois je l'avais laissé plusieurs jours pour permettre à un autre usager de l'emprunter, ça n'avait pas été le cas et je n'avais par conséquent gêné personne. J'ai adopté fermement cette ligne de défense pendant 15 minutes, ajoutant qu'en période de cours il était difficile de lire 250 pages en 24h. J'ai fini par céder mes 12HK$ à la bibliothécaire qui disait comprendre...mais continuait de marteler que je n'avais pas respecté le fameux « règlement »!


27/02

Le bilan de l'exercice budgétaire 2012/2013 de Hong Kong a été officiellement communiqué aujourd'hui: cette année l'économie de la région a été bénéficiaire à hauteur de 65 milliards de dollars hongkonguais (environ 7 milliards d'euros). La crise de la dette ne touche pas les économies asiatiques, pour lesquelles il n'est point question de déficit.


24/02

Deuxième excursion de l'année également sur l'île de Cheung Chau, après une décevante première en début d'année. Meilleure image cette fois-ci, même si point de plage en raison d'une température encore un peu fraîche (entre 15°C et 20°C). A la place promenade sur les quais au milieu de dizaines de famille venues passer le dimanche sur l'île, pour un tour de vélo, de surprenantes photos dans un champ entouré de barbelés, ou encore une visite des étroites grottes. En tout cas avec 4h de trajet aller/retour, il n'est pas sûr que je revienne une troisième fois à Cheung Chau.


23/02

Deuxième ascension du Lion Rock, la montagne derrière l'université qui culmine à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. La visibilité était largement meilleure que le mois dernier, et par conséquent la vue bien plus intéressante. Explication météorologique ou effet des premières mesures antipollution?


18/02

Escale d'une demi-journée à Bangkok, la grouillante capitale thaïlandaise. Dès la sortie de l'air conditionné de l'aéroport, la chaleur humide se fait terriblement étouffante. Additionné à la fatigue accumulée en Birmanie, elle décourage quelque peu nos ardeurs de visite intensive. Le palais royal fermant ses portes à 15h30, nous passons finalement l'après-midi dans une pagode sur les rives du fleuve, avant de jouer quelques parties de takraw avec des locaux dans une friche industrielle.

Nous passons la soirée dans le quartier bondé des bars et des clubs de Khao San Road, où nous croisons presque exclusivement des occidentaux. Comme à Phuket, l'ambiance est des plus malsaines avec l'alcool qui coule à flot et des locaux uniquement là pour servir, masser ou proposer des offres douteuses. Le tourisme n'est pas du tout du même type qu'en Birmanie, beaucoup moins culturel que festif. La Thaïlande accueille 14 millions de touristes chaque année, contre seulement 300 000 au Myanmar, et cela se sent.

Voici quelques photos pour décrire un peu mieux l'atmosphère bangkokoise:




06/02

Ultimes tentatives d'échanger des dollars américains un peu abîmés contre d'autres dollars américains en meilleur état, avant de décoller pour la Birmanie où des billets en parfaite condition sont exigés. Nous écumons les refus polis des différents bureaux de change, avant de finalement s'entendre dire par une agente de Travelex (pour ne pas la citer): « Nous ne pouvons pas échanger des dollars américains contre des dollars américains car nous ne ferions pas de profit. Chaque client est de l'argent. » Pas d'arrangement, le message est clair. Qui disait qu'à Hong Kong la seule religion était l'argent?


05/02

Réaction d'une camarade de classe hongkonguaise quand je lui annonce que je vais partir pour 11 jours en Birmanie: « 11 jours c'est long, qu'est-ce que tu vas faire là-bas pendant tout ce temps? » Et moi qui trouvais que c'était bien trop court pour visiter tout un pays...


26/01

Montée au Lion Rock, la montagne qui surplombe la péninsule de Kowloon à Hong Kong. Le chemin escarpé est très agréable, serpentant au milieu d'une végétation fournie. Le seul bémol demeure la vue gâchée par un brouillard de pollution qui couvre la ville d'un voile blanc, et permet d'apercevoir seulement les gratte-ciels les plus proches. La pollution de l'air en Chine est particulièrement visible en hiver quand les vents sont moins forts, et ces derniers temps même les journaux d'État titraient sur la dangerosité du phénomène pour la santé de la population. Ils peuvent difficilement nier le problème en ce moment, car la concentration de l'air en fines particules toxiques atteint des seuils anormalement élevés: plus de 200 microgrammes par mètre cube, alors que l'OMS estime qu'au-delà de 25 elle devient dangereuse. La visibilité à Pékin a notamment été réduite à moins de 200 mètres ces derniers jours.


22/01

Dans un de mes cours, une voisine engage la conversation. Au fil de la discussion, elle apprend que j'étais déjà à l'université au premier semestre. « Quels endroits as-tu visités à Hong Kong? », me demande-t-elle. Je mentionne quelques sites touristiques, randonnées et autres activités, dont beaucoup ne semblent pas familières à cette étudiante pourtant locale. « Mais es-tu allé à Ocean Park (un parc d'attractions fameux à Hong Kong)? », réplique-t-elle. « Faire du shopping à Sha Tin? Et au grand centre commercial de Diamond Hill? A celui de Mong Kok? ». Décidément, les mentalités dans une ville souvent qualifiée comme économiquement « la plus libre du monde », nichée dans un pays socialiste à économie de marché, sont parfois dures à suivre...


15/01

Un étudiant chinois originaire de la province du Shandong (nord de Pékin), me racontait que pour les vacances de Noël il était revenu chez lui la valise pleine de paquets divers que sa mère lui avait demander de ramener. Il y avait à l'intérieur produits de luxe, produits de beauté, nourriture fraîche ou encore lait en poudre. Tout cela se trouve en Chine continentale, mais il m'expliquait que la qualité n'avait rien à voir car les conditions d'hygiène y sont largement moins bonnes, et que de nombreux scandales ces dernières années ont rendu les consommateurs méfiants.


14/01

Il faut croire qu'au niveau de l'arithmétique, les syndicats français sont concurrencés par les associations chrétiennes hongkonguaises. Une marche de protestation était organisée dans la métropole asiatique dimanche dernier, pour protester contre une loi punissant les discriminations à l'encontre des homosexuels. Elle avait lieu volontairement en même temps que la grande manifestation parisienne contre la légalisation du mariage homosexuel. Là où la police française dénombrait 340 000 manifestants, contre 800 000 voire un million d'après les organisateurs; à Hong Kong les chiffres étaient respectivement de 5 000 et... 50 000, soit dix fois plus!


14/12

Petite anecdote du jour: lors de la très reposante visite du monastère tout en bois de Chi Lin, une jeune femme s'arrête soudainement de prier devant une statue de Bouddha et sort son smartphone. Les photos étant interdites dans cette partie du temple, je me demande bien à quoi il va lui servir. J'obtiens bien vite une réponse: elle affiche une version numérique d'un livre sacré, qu'elle se met à lire en reprenant sa prière. Étant donné l'addiction des hongkonguais à ces objets électroniques, le bouddhisme 2.0 a sûrement un avenir florissant devant lui ici!


15/12

Excursion à Tai Po, site remarquable pour sa succession de cascades impressionnantes. Pour la première fois depuis que je suis à Hong Kong, j'ai trouvé la randonnée exigeante, mais vraiment très plaisante, en plein milieu d'une jungle épaisse et de ses grandes feuilles de bananiers. Les photos valent sans doute mieux qu'un long discours:




09/12

Je comptais passer la matinée tout au plus au Musée d'Histoire de Hong Kong, finalement j'y suis resté toute la journée! Les huit salles de l'exposition permanente retracent toute l'histoire du territoire depuis la Préhistoire jusqu'au départ définitif des Britanniques en 1997, du point de vue de la géologie, de la faune, de la flore, aussi bien que culturel, social et politique. Je me demande comment les bruyants groupes de touristes chinois peuvent visiter en courant, s'arrêtant juste pour prendre un panneau explicatif en photo de temps en temps.

L'exposition présente une vision très détaillée et relativement objective de l'Histoire de Hong Kong. C'est en comparant avec le Musée National de Chine à Pékin, qu'il est possible alors de prendre la pleine mesure de la différence entre la démocratie hongkonguaise et le régime communiste chinois. Même les parties relatives au colonialisme britannique ou à l'occupation japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale, sont abordées d'un point de vue scientifique bien plus que critique. Les décors sont bien faits, et parviennent assez bien à recréer l'atmosphère de chaque époque. Même si quelques développements sur le visage actuel de la ville avec ses buildings ou les ambiguïtés du statut de Région Autonome Spéciale peuvent manquer, normalement le visiteur ressort avec l'impression de mieux comprendre Hong Kong.


02/12

Concert de Sting au gigantesque Hong Kong Convention and Exhibition Centre, dans une salle de plus de 8000 places. Le public est obligatoirement placé, les chaises sont alignées impeccablement. Au cours de la première partie, un jeune homme deux rangées devant moi allume discrètement une cigarette. Ma voisine se plaint d'une odeur particulière, et aussitôt un chinois juste devant tape sur l'épaule du délinquant. Celui-ci répond, le ton monte, le chinois appelle la sécurité qui vite accoure. Entre-temps le jeune homme a eu le temps d'éteindre sa cigarette, après quelques remontrances l'incident est clos. Il est strictement interdit de fumer dans les lieux publics à Hong Kong, et ici il ne vaut mieux pas rigoler avec les règlementations.


25/11

Ce dimanche dernier jour des World Badminton Superseries de Hong Kong, que j'ai couvert pendant toute la semaine pour Badzine (vous pouvez trouver tous les articles sur le site, voici notamment un portrait de la joueuse allemande Juliane Schenk http://www.badzine.net/features/juliane-schenk-the-wisdom-age/22445/).

L'expérience a été des plus enrichissantes, le badminton occupe vraiment une place particulière en Asie. La ferveur est comparable à l'engouement pour le football en Europe. Les 10000 places de la salle étaient presque toutes occupées lors des finales, et les photographes se bousculent pour prendre les meilleurs clichés des joueurs lors des interviews ou conférences d'après-match. Des journalistes, chinois mais également indiens par exemple, arrivent à vivre uniquement de la publication de leurs articles dans des magazines ou sur des blogs spécialisés dans le badminton, ce qui est impensable dans les autres continents.

Si la demande de visa est acceptée, je devrais également suivre l'étape finale du circuit Superseries à Shenzhen, du 12 au 16 décembre.

 

21/11

Visite du Legislative Council, le Parlement de la Région Administrative Spéciale de Hong Kong. Le lieu est très moderne, entré en service seulement en septembre 2011. Ce n'est pas pour autant que les députés sont plus nombreux dans l'hémicycle. Sur les 70 « Council members », seule une petite douzaine d'entre eux assiste aujourd'hui à la séance hebdomadaire.

Le trilinguisme officiel semble respecté, les intervenants s'expriment à tour de rôle en mandarin, cantonais et même anglais. Tout est systématiquement traduit dans les trois langues.

La liberté de parole, qui confère à Hong Kong ce statut si particulier au sein de la République Populaire de Chine, semble elle aussi bien réelle. En sortant nous rencontrons un député, qui se présente comme le fondateur du Parti Démocrate hongkonguais. Appartenant à un groupe d'opposition, il critique vivement la politique du gouvernement. Mais aussi le système législatif lui-même, qu'il assimile au fascisme et ses corporations. En effet, seuls 35 députés sont élus au suffrage universel direct dans les districts, l'autre moitié étant des représentants élus par les différentes professions.

Il espère que les choses vont changer, mais demeure assez sceptique à ce point de vue-là étant donné la difficulté d'obtenir une majorité pour voter des lois. Il nous dit pourtant s'y employer au maximum, son activité politique conjuguée avec son poste de professeur d'université le contraignant à ne dormir que trois heures par nuit.


13/11

Séance à la haute Cour de Justice aujourd'hui, pour mon cours de Broadcast Journalism. Le système judiciaire de Hong Kong est hérité de l'ère britannique. Les juges et les avocats portent tous une perruque. La disposition de la salle est telle que le box de l'accusé se trouve tout au fond, les avocats et leurs assistants lui tournant le dos. Les membres du jury et le public sont placés de part et d'autre du bureau du juge, qui de son promontoire seul fait face à l'accusé. L'ensemble est assez étrange, les différents protagonistes ayant du mal à interagir entre eux du fait de l'arrangement de la salle, mais aussi de problèmes de langue. Les deux avocats sont britanniques et le juge chinois parle parfaitement anglais, mais le témoin du jour est un policier local et tout doit alors être traduit en cantonais, de même qu'en penjabi puisque l'accusé est pakistanais. De ce fait les procès à Hong Kong sont souvent ralentis et compliqués.


07/11

Après m'être de nouveau fait avoir aujourd'hui, petite anecdote sur le prix du lait à Hong Kong. L'offre est large, lait demi-écrémé, entier, 50% de matière grasse, lait de soja... Cependant, les prix varient énormément, et il est en général difficile de trouver une vraie brique d'un litre pour moins de 15$ (1€50). Le lait de soja est un peu moins cher (à partir de 8$/litre environ), tandis que certains laits japonais peuvent atteindre jusqu'à 40$/litre. Mais parfois le prix affiché ne correspond pas au prix réel, et plusieurs fois je me suis retrouvé à payer 35$ le litre pour un lait médiocre!

Contrairement aux autres produits de consommation courante, les produits laitiers de manière générale, et surtout les yaourts, sont plus chers ici qu'en France.


02/11

Deux découvertes intéressantes aujourd'hui: la soupe de serpents et l'acupuncture!

Le fameux reptile n'a pas un goût si particulier, c'est juste une viande assez dure. Qu'il soit gros, petit, venimeux ou inoffensif, peu importe le serpent est découpé en fines lamelles qui se retrouvent ensuite indifféremment mélangées dans une soupe de couleur marron. L'ambiance du restaurant est quant à elle beaucoup plus remarquable. Des photos de reptiles partout sur les murs, des squelettes sur les tables et d'énormes serpents enroulés dans des bocaux sur les étagères. Et surtout des spécimens bien vivants qui grouillent un peu partout, heureusement dans des cages, en verre ou même en grillage. Ce n'est tout de même pas très rassurant de passer un repas avec la tête à quelques centimètres de leur gueule!

Les techniques de médecine chinoise paraissent très douces après cela. La moxibustion consiste en l'application sur la zone douloureuse d'une sorte de petit coffre en bois, percé de deux orifices qui accueillent chacun un bâton d'herbe incandescent. Le dispositif est censé fluidifier le Qi (l'énergie vitale), afin de guérir la douleur.

La méthode du « cupping » partage le même objectif. Des petits bocaux en verre sont placés directement sur la peau, agissant comme des ventouses après les avoir passés sous la flamme produite par la combustion d'alcool. Après quelques minutes, ils laissent des grosses traces circulaires, plus ou moins noirâtres selon la santé du patient, mais se révèlent efficaces pour détendre les muscles.

Enfin, l'acupuncture est encore plus impressionnante. Les aiguilles sont de différentes tailles selon la partie du corps où elles sont plantées, pouvant parfois atteindre plus d'une dizaine de centimètres. Je n'ai pour ma part utilisé qu'un petit modèle, que la médecin m'a introduit entre le pouce et l'index, dans l'un des 657 points sensibles du corps humain. En tâtonnant avant de trouver l'endroit précis, elle a dû toucher un nerf, ce qui m'a valu de ne plus sentir mon pouce pendant toute la soirée.

Mes camarades ont quant à eux testé un dispositif permettant soi-disant d'améliorer l'intelligence, en se plantant quatre aiguilles sur le haut du crâne. Une technique plus spectaculaire mais beaucoup moins douloureuse, les aiguilles n'étant enfoncées dans la peau que de quelques millimètres.

Enfin, nous avions tous une petite aiguille maintenue dans les oreilles grâce à un pansement, qu'il faut garder trois jours dans chaque oreille en alternance pendant trois semaines. Le procédé consiste à soigner les soucis de cœur, certains organes étant connectés les uns les autres d'après la théorie de la médecine chinoise. Mais quand le patient est en bonne santé, il faut bien avouer que tout cela paraît plus douloureux qu'utile!


31/10

Soirée d'Halloween, une fête très populaire parmi les jeunes hongkonguais. Dans les rues, énormément de monde, et une grande majorité déguisée. La police, craignant sans doute des débordements, régule très strictement l'accès au quartier des bars et boîtes de nuit de Lan Kwai Fong. Certaines sorties de la station de métro ont été bloquées, et les forces de l'ordre n'autorisent qu'un nombre limité de personnes à pénétrer en même temps dans la zone. Il est minuit et un policier nous dit qu'il faut déjà attendre une heure avant de pouvoir simplement rentrer dans le périmètre. Une première expérience de l'encadrement très rapproché des grands rassemblements par les autorités chinoises, deux semaines avant notre voyage à Pékin.



23/10

Mardi soir, retour à Hong Kong. Au total, moi et mes trois compagnons de voyage (deux français et une irlandaise) auront passé une journée à Singapour, deux sur l'île indonésienne de Bintan, et de nouveau une journée à Singapour. Un programme riche et un voyage très réussi qui donne l'envie de partir de nouveau. C'est un sentiment particulier de rentrer à Hong Kong et de se dire que l'environnement paraît familier. Étrange de se se sentir un peu comme chez soi à plusieurs milliers de kilomètres de la France!


21/10

Un orage équatorial a secoué la nuit avec une extrême violence. Les éclairs illuminaient la chambre comme en plein jour, des trombes d'eau s'abattaient sur le toit dans un bruit assourdissant. Vision assez apocalyptique, j'ai bien cru que la maison n'allait jamais résister!

Après cette nuit agitée, réveil matinal et ballade sur la plage. En rentrant, je trouve un jeune homme en train de prendre son petit déjeuner à l'hôtel. La conversation s'engage. Il est australien, en vacances ici seulement pour quelques jours avec sa copine singapourienne.

Il m'explique qu'il est né à Hong Kong d'un père chinois, avant d'émigrer à Perth et d'y rester une vingtaine d'années. Il est ensuite retourné à Hong Kong pour faire ses études, et travaille maintenant dans la micro-finance au Népal. Un endroit qui le fascine. Il m'explique que les séquelles de la guerre civile qui a secoué le pays jusqu'en 2006 sont très vives. La violence et le système de castes sont encore très prégnants, de même que la pauvreté, la corruption, le trafic de drogue ou encore la prostitution.

Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour je pourrais avoir cette discussion dans ce lieu, je lui aurais bien ri au nez!



19/10

Vendredi soir, départ pour Singapour. Je suis tout excité à l'idée de prendre l'avion, je n'ai pas encore trop l'habitude. Ce n'est finalement qu'un de mes tous premiers voyages. C'est un sentiment étrange de se dire qu'en seulement 4h de transport, l'appareil atterrit à plusieurs milliers de kilomètres. Le changement d'échelle par rapport aux déplacements en France est assez déstabilisant. Je mesure le privilège qui m'est offert.


16/10

Soir de match au stade de Mong Kok. L'équipe national de football de Hong Kong est opposée à la Malaisie dans une rencontre amicale. Les tickets sont au tarif unique de 20HK$ (2€). Des places au premier rang, à quelques mètres des joueurs, sont encore disponibles. Pourtant, le petit stade est à moitié vide. On ne peut pas dire que le football local déplace les foules.

Les quelques centaines de supporters n'en sont pas pour autant moins passionnées, acclamant leurs favoris et conspuant l'équipe adverse de la première à la dernière minute de jeu. Insultes et gestes obscènes accompagnent chaque action malaisienne. Le niveau de jeu est assez faible, les joueurs sont pour la plupart amateurs ou semi-professionnels. Score final: 3-0 pour la Malaisie.


14/10

Dimanche matin, match de football avec des étudiants locaux à Victoria Park. Plusieurs grands terrains sont alignés en plein cœur de l'île de Hong Kong, la pollution stagne dans un air humide qui devient vite irrespirable après quelques courses.

Au milieu des matchs, de multiples groupes de femmes, majoritairement voilées, dansent et discutent sur des tapis. Un des joueurs m'explique que ce sont des domestiques, essentiellement malaisiennes ou philippines, qui sont à Hong Kong pour s'occuper du ménage, des enfants ou des personnes âgées. Elles se retrouvent le dimanche pour déjeuner ensemble, et se promener dans un marché voisin où elles peuvent se faire prendre en photo en costume traditionnel de leur pays ou acheter des bijoux. Une véritable micro-société à part entière.


12/10

Ce n'est pas une légende, le thé est bien une véritable tradition en Chine. Notre professeur de médecine chinoise a passé plus d'une heure et demie a nous en présenter différentes sortes. Avant de nous faire goûter chaque variété, elle lave minutieusement chaque récipient pour que la saveur ne soit pas altérée.

Il faut d'abord faire bouillir l'eau, à 80°C pour le thé vert et à 100°C pour les autres. Elle nous explique qu'elle parcourt tous les ans plusieurs centaines de kilomètres pour aller renouveler ses stocks dans un endroit bien précis, nationalement connu pour ses plantes que bon nombre considèrent comme les meilleures de Chine. Le thé n'est pas seulement une boisson raffinée, les chinois le considèrent d'abord comme une substance médicinale qui maintient en bonne santé. Des espèces différentes sont recommandées en fonction des saisons ou des corpulences de chacun.

Il faut renouveler les trois grammes de thé à mettre en contact avec l'eau bouillante tous les trois ou quatre bouilloires pour le thé vert, alors qu'il est possible d'utiliser plus d'une dizaine de fois le même thé marron ou noir. Au moment de servir, toujours placer la tasse sur la gauche du plateau, afin que le consommateur puisse plus facilement la prendre avec sa main droite. Elle se tient différemment selon le sexe. Tout un art vous dis-je!


09/10

J'ai encore beaucoup appris ce midi, en discutant avec deux de mes camarades de classe chinois. L'un, étudiant local, me parlait d'un reportage qu'il souhaitait mener sur la politique sociale du gouvernement hongkonguais. Il m'expliquait qu'ici, un salaire minimum a été mis en place l'an dernier, d'un montant de 28HK$/h (soit 2,8€/h). Par ailleurs, chaque chômeur perçoit 1 600HK$ tous les mois, et devrait bienôt recevoir en plus 3 000HK$, versés une fois par an. Si très peu de gens dorment dans la rue, c'est aussi grâce aux logements publics mis à disposition des plus démunis, qui peuvent y vivre en s'acquittant d'un loyer modique.

L'autre étudiant, de Pékin, ajoutait qu'il y avait également très peu de sans-abris en Chine continentale. Selon lui, les raisons sont différentes. Les liens familiaux sont sanctifiés dans la culture chinoise, et plusieurs générations vivent sous le même toit. Le modèle le plus répandu est celui dans lequel grands-parents, parents et enfants, partagent la même habitation. Avec la politique de l'enfant unique, le nombre de personnes par foyer s'élève donc à sept en moyenne. L'exiguïté et les différences intergénérationnelles rendent parfois les relations tendues. Mais même sans revenus, les jeunes chinois se retrouvent rarement dépourvus de logement. Surtout dans les campagnes, où les liens familiaux sont beaucoup plus prégnants que dans les grandes métropoles.


06/10

Ce samedi, je suis tombé par hasard sur les championnats d'Asie de Rubik's Cube. Des dizaines de concurrents qui s'acharnent sur leur petit jouet derrière de larges pupitres carrés, le tout encore une fois dans l'ambiance délirante d'un immense centre commercial!



05/10

« Il est impossible de murmurer en cantonais ».

C'est vrai que les gens ici sont en général très bruyants. Il n'est qu'à écouter la rue ou aller au restaurant. Un brouhaha et des cris aigus émanent continuellement de la foule. Même quand ils travaillent, les étudiants locaux ont du mal à rester silencieux. Alors je ne vous raconte pas lorsqu'ils se retrouvent le soir dans les étages des dortoirs... A 4h du matin, il n'est pas rare d'être réveillé par des rires sonores ou des cris venant du couloir. Les hongkonguais ne semblent jamais vraiment ressentir de gêne à faire du bruit.


Le dicton m'avait mis en garde, j'ai pu l'expérimenter!


03/10

Mercredi soir. Il est 3h du matin, je descends jeter un œil à la Ligue des Champions de football. Je m'attends à trouver des couloirs calmes et une résidence endormie; il n'en est rien. Certains se courent après, regardent la télévision, d'autres sont même en train de faire une lessive. C'est vrai qu'ici, à n'importe quel moment, il y a toujours de l'animation. Quelque soit l'heure de la nuit à laquelle je suis passé devant la salle commune de mon étage, des étudiants étaient toujours en train de jouer aux jeux vidéos, sur console ou sur ordinateur. Dans le métro, plus de la moitié des voyageurs sont absorbés par leur smartphone. Je savais que les hongkonguais passaient une grande partie de leur journée devant un écran; je ne pensais pas qu'ils y restaient aussi toute la nuit!


02/10

Ce matin, la nouvelle faisait la une de South China Morning Post, le journal local. Plus d'une vingtaine de personnes ont trouvé la mort hier soir, dans une collision entre un bateau privé et un ferry qui effectuait sa traversée régulière entre Hong Kong et Lamma Island. Le même que celui que j'avais emprunté la veille. La vie ne tient décidément pas à grand chose...


29/09

Mardi, l'organisateur de la Flashmob Solibad pour Hong Kong m'avait demandé si je pouvais être le leader de sa chorégraphie. J'ai accepté, sans trop savoir ce que ce rôle impliquait exactement. En fait, l'événement consiste en ce que dans toutes les grandes villes du monde, des passionnés de badminton se rassemblent le même jour pour exécuter une chorégraphie de leur choix.

Je n'avais pas reçu beaucoup plus d'informations avant de tourner la vidéo ce samedi après-midi. Finalement le lieu de rendez-vous a changé, personne ne m'a pas prévenu. Quand j'arrive enfin à trouver l'organisateur, il me demande quelle chorégraphie j'ai choisie. Je croyais que c'était lui qui allait me la montrer, je suis un peu désemparé. En hâte il faut improviser un mouvement, les autres participants arrivent dans quelques minutes.

Après quelques tâtonnements et à l'heure initialement prévue, la chorégraphie est plus ou moins prête. Ma première expérience de l'organisation asiatique et les difficultés de communication n'auront finalement pas entraîné trop de conséquences. Enfin, jugez-en plutôt par vous-même en regardant la vidéo!


24/09

En rédigeant mes premières news en anglais, je me suis aperçu que l’exercice allait se révéler plus difficile qu’il n’y paraissait. Il implique un changement de perspective dans l’écriture. « Un enfant de 12 ans doit pouvoir comprendre un article de journal », me déclare crument une de mes professeurs, ancienne journaliste australienne. Les mots doivent être simples, les phrases courtes et directes. Le journaliste se doit d’être le plus objectif possible et ne pas orienter l’information.

Les quotidiens britanniques tendent à s'éloigner un peu de ce modèle, nuance-t-elle, mais il est assez reconnaissable dans les médias américains. Ils ne peuvent être classés catégoriquement ni dans le camp démocrate, ni républicain. Seuls les éditoriaux des journaux, ou certaines chaînes de télévision comme Foxnews, ouvrent un espace propice a l’expression de l’opinion.

Bien loin du journalisme français et de son style écrit, teinté de parti pris et d'élitisme...



23/09

Je collabore au journal de l'université, qui publie tous les mois des reportages intégralement réalisés par les étudiants de l'école de journalisme. Les sujets sont très variés, de la politique à la mode en passant par l'économie. Pour mon premier article, j'ai décidé de m'intéresser aux athlètes qui ont représenté Hong Kong aux Jeux Paralympiques de Londres cet été. C'est dans ce cadre-là que je me rends à une conférence de presse ce dimanche après-midi, en plein milieu d'un grand centre commercial bruyant.

Un des organisateurs m'avaient prévenu que certains sportifs ne parlaient pas anglais. J'ai donc demandé à une étudiante locale de m'accompagner. Et bien m'en a pris, l'intégralité de la conférence se déroulait en cantonais! J'aurais pu m'en douter, des trois langues officielles de Hong Kong c'est de loin la plus parlée.

Après une heure et demie sans comprendre le moindre mot, je suis enfin autorisé à interviewer quelques récents médaillés. Là encore, la barrière de la langue se dresse comme un obstacle presque impossible à franchir. Je pose d'abord mes questions en anglais, puis mon accompagnatrice les transmet en cantonais à l'athlète, avant qu'elle ne me traduise ses propos en retour. Ainsi passées à la moulinette, même les réponses aux questions les plus complexes se résument à quelques mots très simples, une phrase tout au plus.

C'est alors que j'ai la chance de pouvoir discuter quelques minutes avec Yu Chui Yee, 7 titres olympiques en escrime en fauteuil, dont deux glanés à Londres le mois dernier. Elle m'explique comment elle a vécu ses troisièmes Jeux, puis dresse un rapide bilan de la situation du handisport à Hong Kong. Elle parle un anglais impeccable, ses propos sont très intéressants. Je me sens impressionné par le palmarès de cette grande championne, et par sa très grande lucidité.

Concernant le contenu, le reportage complet sera mis en ligne sur le site dès sa parution. J'espère qu'en connaissant les coulisses, vous pourrez désormais le lire d'un autre œil.



19/09

Il est temps de faire un petit point sur quelques mœurs locales. Pour commencer, les hongkonguais  s'expriment souvent par de grands « ah » ou « oh » lorsque vous leur racontez quelque chose. C'est un peu déstabilisant, parce que vous avez pourtant l'impression que votre histoire est banale. En réalité, il ne faut pas prendre ces exclamations comme une marque d'admiration naïve, mais plutôt comme un signe d'étonnement. L'équivalent dans une conversation courante en français pourrait être approximativement « ah oui d'accord », « hein », ou « ok ».

Les façons de manger peuvent aussi surprendre au début. Il n'est pas rare de voir quelqu'un le nez plongé dans son assiette, ou brandissant son bol à quelques centimètres de la bouche pour terminer son riz à toute vitesse. Et vous comprenez bien vite pourquoi la première fois que vous essayez de manger avec des baguettes! Il est en revanche plus difficile de s'adapter aux rôts qui viennent souvent ponctuer les repas.

Enfin, les comportements de politesse dans la rue sont très ambivalents. Quand quelqu'un vous bouscule, il s'excuse rarement. C'est assez désagréable au début, le temps de prendre l'habitude de la foule, et finalement ne même plus y accorder d'importance. De même quand vous accostez quelqu'un dans la rue pour demander votre chemin. La personne pourra ne pas daigner vous répondre, ou sembler effrayée. La plupart du temps, c'est qu'elle ne comprend pas l'anglais. Dans le cas contraire, en général elle vous renseignera et se montrera même très avenante.



18/09

Plusieurs fois j'ai remarqué que certains étudiants portaient des lunettes sans verres ici. Au début, je croyais qu'ils étaient juste très fins. Mais quand j'ai vu qu'un doigt pouvait passer à travers, il n'y avait plus de doutes possibles. Pour le moment c'est encore assez déstabilisant, je ne comprends pas très bien l'intérêt. Apparemment ce genre d'accessoires a du succès, je ne dois décidément pas être à la mode!



17/09

Ce soir j'ai discuté avec Rémus, un jeune chinois en échange à la Baptist, qui étudie le journalisme à la faculté de Pékin. Intrigué, je suis curieux de savoir comment peuvent se dérouler de telles études dans un pays qui a une conception si particulière de la liberté de la presse. « On apprend beaucoup la théorie, la pratique est beaucoup plus contrainte », m'explique-t-il. Mais les gens savent que la presse est censurée, et qu'elle représente davantage une tribune pour que les dirigeants du pays puissent s'exprimer. Ces derniers peuvent ainsi expliquer leurs choix, maintenir l'ordre et noyer dans l'œuf toute velléité de contestation politique.

Selon mon interlocuteur, la presse chinoise fonctionne à deux vitesses. D'un côté, les informations internationales sont relativement libres, et assez semblables à celles qu'il est possible de lire dans les journaux étrangers. De l'autre, tout ce qui touche à la politique extérieure ou intérieure chinoise est étroitement contrôlée par le Parti. Les ordres viennent d'en haut, le journaliste ne dispose que d'une très faible marge de manœuvre. Mais les citoyens ont désormais les moyens de se procurer une information objective, grâce à Renren et Weibo, respectivement les équivalents chinois de Facebook et Twitter.

Pour l'instant, Rémus se destine plutôt à une carrière de grand reporter ou de correspondant à l'étranger. Il ne désespère pas pour autant de pouvoir un jour exercer librement le métier de journaliste en Chine.


16/09

Ce dimanche, c'est la grande reprise des courses de chevaux à l'hippodrome de Sha Tin, après une longue pause estivale. Un événement que je ne voulais pas rater, tant j'ai entendu parler de l'incroyable ferveur qui l'entoure. Étant donné le faible prix d'entrée, 10HK$ (soit 1€), tout le monde ou presque peut y assister. Mais le public, attiré par la promesse d'énormes gains, se déplace avant tout pour parier sur les résultats des courses.

La majorité préfère les suivre sur les écrans de télévision situés sous les gradins, plutôt que de les voir directement en tribune. Appareil de « télépari », distributeurs de monnaie, guichets... Tout semble pousser le spectateur à miser. Même les sièges des restaurants sont inclinés, afin que le client y passe le moins de temps possible. Les turfistes lisent la gazette, vont voir la présentation des concurrents, puis remplissent les fameuses grilles de paris. La foule est bruyante, s'agite dans tous les sens.

L'atmosphère est enivrante, mais les procédures pour miser sont toutes expliquées en chinois. Je me contente alors d'admirer les deux spectacles, celui du champ de courses et celui des travées. Finalement je sors de cet endroit la tête pleine d'images, sans avoir engagé le moindre centime!



07/09

A Hong Kong, ce n'est pas forcément le climat qui est difficile à supporter, mais les énormes différences de température entre l'extérieur et l'intérieur des bâtiments. Dehors, plus de 30°C et 80% d'humidité. Dedans, une climatisation surexploitée qui abaisse la température des pièces entre 15°C et 18°C. Même un pantalon, un pull et une écharpe sont à peine suffisants pour se sentir bien. De façon un peu contre-intuitive, il faut retirer tout ça avant de sortir. Dommage collatéral de cette histoire, aujourd'hui j'ai perdu ma voix!



05/09

Réveil matinal, un boucan du diable vient du dehors. Je me lève et ouvre le volet pour voir ce qu'il se passe. Une foule impressionnante est massée devant la cafétéria, juste sous les fenêtres de ma chambre. Ce sont des étudiants, rassemblés en plusieurs groupes suivant la couleur de leur T-shirt. J'apprendrais plus tard qu'ils représentent les différents bâtiments dans lesquels ils vivent. L'identité de chaque résidence du campus est très forte, chacune possède ses propres codes. Elles s'affrontent tout au long de l'année au cours de compétitions sportives, repas festifs ou autre concours de décoration. Ce matin-là, c'est à celui qui criera le plus fort!

En réalité, ces activités sont destinées à intégrer les étudiants de première année. Ce sont principalement des jeux, du type « colin-maillard », « un, deux, trois, soleil », ou encore « le facteur n'est pas passé ». Ils sont sensés aider les nouveaux pensionnaires de la Baptist University à mieux connaître ceux qui vont passer quatre années à leurs côtés.

Le dimanche soir, chaque groupe improvise un cercle au milieu de la cour. A tour de rôle, chacun doit raconter une histoire. Les autres écoutent, et à la fin du récit applaudissent. Certains sont très émus, beaucoup sortent des mouchoirs pour essuyer leurs larmes. Un étudiant local m'explique que cet exercice fait partie de la découverte de l'autre. Chacun exprime ce qu'il ressent. Si certains pleurent, c'est qu'ils sont tristes de voir s'achever leur semaine d'intégration, et ainsi débuter une nouvelle étape de leur vie.

Ce genre d'activités peut sembler ridicule et anachronique aux étudiants en échange. Même certains chinois du continent confient que ces rituels ne les mettent pas très à l'aise. Ils n'en constituent pas moins un passage obligé pour tous les étudiants de Hong Kong, comme un apprentissage de la culture locale.



04/09

Arrivée à Hong Kong, découverte de mon nouvel environnement. Je suis d'emblée rassuré, la chambre que je partage avec un colocataire allemand a l'air agréable, je dépasse à peine de mon matelas, et passe aisément sous le pommeau de douche dans la salle de bains!

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