Iles de Hong Kong



Cheung Chau est la première que j'ai visitée, peu après mon arrivée. Elle est surtout connue en tant que station balnéaire, abritant ce que certains guides n'hésitent pas à qualifier de plus belles plages de Hong Kong. Il faut bien dire que j'ai été un peu déçu par l'endroit.

Certes le trajet en ferry est pittoresque, tant la grosse embarcation se fait secouer dans les remous du port. Certes depuis le bateau qui s'éloigne de l'embarcadère, la vue est imprenable sur la ville. Le trajet promet énormément, jusqu'à l'arrivée dans le petit port de pêche aux couleurs chatoyantes.

La désillusion n'en est que plus grande lorsque le pied foule la terre ferme de l'île. L'artère principale du village qui mène à la plage consiste presque intégralement en boutiques qui proposent tout l'équipement du touriste moyen, des bouées gonflables aux beignets de fruits en passant par les traditionnelles tongs.

Au bout de ce chemin, la plage apparaît de prime abord agréable, raisonnablement bondée. Les raisons se révèlent vite. Le sable est si brûlant qu'il est presque impossible de marcher à pieds nus, d'autant qu'il est couvert d'une multitude de petits bouts de verre. Ce revêtement décourage les parties de football, de même que le vent de jouer au badminton.

Mais c'est surtout le contact avec l'eau qui est des plus désagréables. Sa chaleur ne semble pas saine, quelques poissons morts flottent à la surface. La couleur tire davantage sur le rouge que sur le bleu turquoise, le baigneur ne distingue même pas sa main 30 centimètres sous la surface. Et puis si l'envie lui prend de nager, il sera de toute façon bien vite stoppé par un filet anti-requins.

Dans ces conditions, l'après-midi plage n'est pas très agréable et tourne finalement assez court. La visite des petites ruelles du village s'avère plus intéressante, au milieu des marchands de fruit et de boissons. Le marché couvert de la place centrale est très authentique, les grands morceaux de viande suspendus dans la chaleur dégagent une forte odeur. Sur le front de mer, les restaurants de fruits de mer rivalisent d'ingéniosité pour mettre en valeur leurs aquariums remplis des poissons et crustacés les plus divers.

Depuis le ferry du retour, Cheung Chau a tout de même belle allure dans la lumière du jour déclinant. Des amis qui y sont allés m'ont assuré que l'eau et la plage était beaucoup plus propre que lorsque je m'y suis rendu. Il faudra revenir à Cheung Chau.




De la plage de Cheung Chau, les hautes cheminées d'une usine se dessinent au loin. La centrale électrique qui alimente toute la ville de Hong Kong, sur l'île de Lamma Island. Comme sa voisine, cette dernière est assez décevante.

Là aussi, la description du guide National Geographic avait pourtant l'air alléchante: « Ses villas et ses appartements perchés à flanc de colline au dessus de la mer, de même que ses restaurants au bord de l'eau lui confèrent une allure quasi méditerranéenne. »

Une atmosphère que nous avons eu du mal à retrouver en débarquant à l'Est de l'île par temps gris. Le village de Sok Kwu Wan nous accueille, avec ses restaurants de fruits de mer et ses boutiques de touristes. C'est ici que débute le chemin de randonnée qui relie l'autre côté de Lamma.

Le chemin de béton s'élève et serpente dans les collines verdoyantes. Des tombes de pierre se devinent derrière la végétation épaisse. Regroupées parfois pour former comme un grand cimetière, elles forment en réalité une plate-forme assez vaste, toujours orientée suivant la même direction pour bénéficier d'un bon feng shui.

Les hectomètres défilent, sans rencontrer d'intérêt majeur si ce n'est de retrouver les araignées aux longues pattes déjà croisées à Sai Kung. Quelques habitations essaiment de temps à autre, surtout en bord de mer. Toute la partie centrale de l'île est autrement assez déserte.

Ce qui est en revanche assez remarquable sur Lamma Island, c'est la relative pollution de son environnement. Au milieu des fourrés, il n'est pas rare de trouver un sac poubelle, une télévision ou des emballages de polystyrène. Il est également difficile d'échapper à la vue sur des infrastructures industrielles, que ce soient des fermes piscicoles, des carrières d'extraction de minerais ou bien la fameuse centrale électrique et ses imposantes cheminées repérables de si loin.

La partie Ouest de l'île, avant de regagner l'embarcadère de Yung Shue Wan, est plus animée. Les habitations, majoritairement de style occidental, sont nettement plus rapprochées. Les expatriés se massent en nombre aux terrasses des bars ou des restaurants de fruits de mer, dans lesquels les prix des plats sont assez élevés.

Nous repartons donc de Lamma assez déçus, mais finalement assez soulagés d'être revenus sains et sauf puisque c'est le lendemain-même de notre excursion qu'un ferry a sombré au large de ses côtes.




Enfin s'impose pour achever cette petite balade touristique une petite visite à Lantau Island, la plus grande île de l'archipel de Hong Kong.

Longtemps demeurée sauvage, Lantau a échappé à l'urbanisation agressive jusqu'au début des années 1990. La partie Sud n'a quasiment pas été touchée, mais le Nord de l'île s'est largement développé avec la construction du nouvel aéroport international de Chek Lap Kok, dont les premiers passagers ont été accueillis en 1998. Une ligne de métro permet de le rallier directement au centre-ville en un peu plus d'une demie-heure.

Elle permet également d'accéder au terminal du téléphérique qui monte directement jusqu'au Monastère de Po Lin et son imposant Bouddha. Les touristes sont nombreux le dimanche, et il nous a fallu patienter plus d'une heure et demie avant de pouvoir acheter les billets.

Le panorama depuis les cabines vaut cependant le coup, puisqu'il offre un angle de 360° sur l'ensemble de l'aéroport, ainsi que le canal et les immeubles de la ville nouvelle de Tung Chung en contre-bas. La vue est également imprenable sur les courbes du Lantau Trail, qui parcourt toute l'île sur plus de 70 kilomètres.

Les contours de l'immense statue représentant Bouddha en position assise, la plus grande du genre avec ses quelques 26 mètres de haut, se dessinent de plus en plus précisément. Le téléphérique arrive directement sous la statue, dans un petit village artificiel bâti spécialement pour accueillir les touristes. L'atmosphère rappelle un peu celle d'un parc d'attractions, avec des animations spéciales au nom évocateur tel que « marcher avec Bouddha ».

Devant le monastère de Po Lin, les fidèles parviennent quand même à trouver un peu d'espace au milieu des flots de touristes pour prier face à la gigantesque statue. La foule est nombreuse à gravir l'escalier aux 140 mètres de dénivelé, pour parvenir au plus près du Bouddha. Du sommet de la petite colline la vue est bien dégagée, permettant de distinguer de petites îles au Sud et de nombreuses montagnes sur les autres côtés.

La majorité des touristes qui visitent Lantau redescendent ensuite pour prendre un bus qui les emmènent au petit village de Tai O, à l'embouchure du Delta de la Rivière des Perles. Petit port de pêche, cette activité traditionnelle subsiste encore aujourd'hui. Le village a su cependant tirer parti de sa position privilégiée, dans les années 1980-90 avec la contrebande de téléviseurs et autres appareils électroniques avec la Chine continentale, remplacée aujourd'hui par le tourisme de masse.

De très nombreux marins mettent désormais à profit leurs petits bateaux à moteur (surnommés kaido) pour proposer des excursions de quelques minutes dans les canaux du village d'abord, puis au large pour espérer rencontrer l'un des 200 dauphins roses survivants de l'estuaire, qu'il est possible d'apercevoir « quelquefois » à proximité du port, d'après les tickets de bateau.

Ce n'était malheureusement pas le cas lorsque nous y sommes allés. Une petite promenade piétonne au détour des rues du village avant de quitter Lantau nous permet de sortir un peu des artères touristiques pour entrevoir un peu plus la vie locale. Une mission relativement difficile tant le tourisme a été privilégié ces dernières années dans cette partie de l'île.

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