Le défi du développement en Chine et en Malaisie: portrait croisé


Après huit jours passés dans la province chinoise du Guangxi et presque autant dans le nord de la Malaisie, voici un bref résumé sous forme de comparaison. Abstraction faite de l'histoire, la taille, la culture ou encore la démographie incomparables de ces deux pays, les difficultés de l'un frappent par rapport à la réussite de l'autre.


La Chine semble se développer de façon fallacieuse principalement à la fois sur le plan sociétal et environnemental. Les inégalités au sein de la société chinoise sont criantes. Dans les sites touristiques de Yangshuo ou des cascades de Detian, les riches chinoises aux larges ombrelles et aux hauts talons peuvent prendre le bus juste devant leur hôtel même si l'arrêt officiel se trouve 20 mètres plus loin, et n'hésitent pas à faire arrêter le véhicule juste pour acheter un rafraîchissement sur le bord de la route. L'argent est tellement valorisé qu'il n'est pas choquant de voir les touristes les plus fortunés s'acharner sur un chauffeur de taxi ou une pauvre femme littéralement pliée sous le poids de leurs grosses valises.

Il existe donc très peu de dialogue entre des populations locales et des touristes qui appartiennent à des classes sociales la plupart du temps opposées. L'échange est encore plus réduit avec les quelques touristes occidentaux. La barrière de la langue y est évidemment pour beaucoup, car hors des sentiers battus presque personne ne parle anglais ou même ne fait d'efforts pour comprendre votre balbutiant chinois.

La plupart des gens qui vous aborde essaie presque systématiquement de profiter de ce facteur pour soutirer votre argent en vous faisant payer au moins deux fois le prix d'un bien ou d'un service. La situation est d'autant plus rageante qu'il n'y a aucun moyen d'y échapper, puisque même une personne faisant gentiment office de traductrice est tellement mise sous pression par le groupe négociant qu'elle ne peut pas vous aider. Les arnaques sont permanentes et un voyage en Chine est toujours épuisant tant il faut en permanence se tenir sur ses gardes pour éviter de se faire avoir.

D'un point de vue environnemental, le développement du pays le plus peuplé du monde cause également de sérieux dégâts. Les grues sont partout, mais les villes s'agrandissent de façon anarchique et le manque évident de plan d'urbanisme pose un réel problème de transports. Les véhicules ne sont pas non plus ménagés par des routes en piteux état. La poussière et la pollution obscurcissent le ciel en permanence. Et malheureusement le peu d'égard que les chinois manifestent vis-à-vis de ce problème laisse présager que le désastre écologique n'est pas prêt de s'arrêter.


Ce point rapproche la Chine de la Malaisie, pays producteur et consommateur de pétrole notamment via un important parc automobile qui cause partout de nombreux bouchons. Le nombre de maisons et de voitures individuelles sont néanmoins les signes d'un développement économique incomparable à ses voisins d'Asie du Sud-Est, dont la majorité de la population ne peut s'offrir ce type de biens. Le confort des transports publiques, la qualité des infrastructures et le très bon niveau d'anglais sont également bien supérieurs, ce qui rend un séjour en Malaisie moins exotique mais facilite nettement les communications.

De plus l'harmonie sociale est palpable au sein d'une population marquée par une grande diversité: trois religions principales (Islam, bouddhisme, hindouisme); 60% de la population est d'origine malaisienne, tandis qu'environ 25% et 15% sont issues d'une immigration respectivement chinoise et indienne, datant aujourd'hui de plusieurs siècles. La moyenne d'âge est bien inférieure à celle d'une Chine vieillissante où les conséquences de la politique de l'enfant unique se ressentent grandement dans l'équilibre générationnel.

Leur haut niveau de vie relatif permet aux malaisiens de partir en vacances, à la fois dans leur propre pays et à l'étranger, les amenant à mieux connaître leurs concitoyens et à s'ouvrir au monde. Le tableau serait donc idyllique, si ce n'est l'autorité d'un régime souvent contesté comme cela a été le cas encore le mois dernier avec d'importantes manifestations dénonçant des élections législatives truquées.


Ainsi mes deux derniers voyages de l'année peuvent en quelque sorte se répondre, tant la voie suivie par une Chine amenée à devenir d'ici quelques années la première puissance mondiale semble s'opposer à celle du pays aujourd'hui le plus développé d'Asie du Sud-Est.

Quelques considérations supplémentaires à travers la vidéo et les deux albums photos suivants:


http://youtu.be/uEROZdkRs9I
Les formations karstiques des environs de Yangshuo se sont pas d'origine volcanique mais sédimentaire. Elles continuent même aujourd'hui de croître.




 

[Conclusion]




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