Canton aime, Hong Kong pas



Non, Hong Kong n'est pas la Chine. Du moins pas celle de Guangzhou (Canton), où nous avons passé un week-end chez des amis.

Les chinois crient, reniflent, crachent, se bousculent. Le trafic routier est congestionné en permanence, avec tout type de véhicules sur la route et des chaussées qui s'entremêlent ou se superposent sans arrêt.

La troisième agglomération de Chine compte 12 millions d'habitants, et s'étend sur plus de 3 800 kilomètres carrés, soit 36 fois Paris intra-muros. L'urbanisation est anarchique, avec des bâtiments historiques noyés au milieu des gratte-ciels. La démesure de la ville est symbolisée par la Canton Tower, dont les 600 mètres d'altitude en font la quatrième tour la plus haute du monde.

Cette concentration incroyable provoque une pollution très visible, des eaux troubles de la Rivière des Perles au nuage gris qui assombrit le ciel à longueur de journée.

La composition de la population de Canton est remarquable. Bien que la ville ait donné son nom au langage principal du sud du pays, c'est le mandarin qui s'entend le plus dans les rues, sans doute en raison du nombre d'immigrants venus des autres provinces. Presque personne cependant ne parle anglais.

La population étrangère n'est pas du tout la même qu'à Hong Kong. Dans l'ex-colonie britannique les expatriés sont majoritairement européens ou américains; à Canton ils viennent davantage d'Afrique, du Moyen-Orient ou d'Amérique Latine. Les européens sont alors une véritable attraction, se faisant constamment inviter pour prendre une photo, boire un verre ou participer à un karaoké.

Les différents marchés regorgent d'une activité débordante. Dans celui de Qingping se trouvent alignées sur des rues entières des échoppes de médecine chinoise, qui vendent principalement des plantes et animaux séchés. Aux alentours les marchés alimentaires sont également bien achalandés, proposant un choix très divers de dimsums, brochettes, raviolis, ou de façon plus surprenante poulets égorgés juste devant le client, tortues, serpents, scorpions, chiens, chats, crapauds...

Autour de la gare principale, l'ambiance du gigantesque marché de contrefaçons est complétement différente mais tout aussi incroyable. Des négociants africains, sud-américains ou d'Europe de l'Est viennent par dizaines commander des imitations des grandes marques occidentale de vêtements, bijoux ou appareils électroniques. Le nombre incalculable de petites boutiques et le fait qu'il soit peu avantageux voire impossible d'acheter au détail, laissent imaginer l'importance de cette activité parallèle dans cette partie de la Chine.

Hong Kong est sans doute moins chinoise que sa rivale cantonaise, mais en tout cas bien plus plaisante.



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